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LBP AM: Une semaine de doutes pour la France

3/12/2024

Retrouvez le décryptage marché du 02 décembre 2024, signé Sebastian PARIS HORVITZCe qu’il faut retenir

Dans une fin de semaine tronquée par la fête de Thanksgiving aux Etats-Unis, la réouverture des marchés a favorisé presque tous les actifs, risqués et défensifs. Il serait présomptueux de vouloir tirer une conclusion sur ces mouvements de flux. Néanmoins, à la suite des dernières nominations de D. Trump, notamment à la tête du Trésor, le marché semble s’orienter vers une vue plus mesurée sur les politiques que pourrait implémenter son gouvernement. Notre scénario pour les trimestres à venir est celui d’une implémentation « raisonnable » des politiques commerciales et d’immigration.

Nous sommes conscients toutefois des risques. Par exemple, il suffit de prendre à la lettre le message de D. Trump ce weekend, menaçant les dirigeants des pays des BRICS d’une montée des tarifs douaniers à 100%, si jamais ils continuent à vouloir affaiblir le rôle du dollar comme la principale monnaie de réserve dans le monde. Cette hausse des droits de douane n’arrivera sûrement pas, mais ceci montre les risques et la volatilité à laquelle nous pourrions être confrontés alors que nous nous approchons de la prise de pouvoir de D. Trump.

Paradoxalement, le flux vers les différentes classes d’actifs en fin de semaine ont aussi permis de fortement réduire le spread de taux entre la dette souveraine française et allemande. L’écart entre le taux à 10 ans français et allemand est passé d’un plus haut de 86 points de base (pb) à 80pb. En même temps, le coût de financement de la dette française est maintenant presque aligné à la dette de la Grèce, avec les mêmes taux d’intérêt. En même temps, l’agence de notation S&P, dans la soirée de vendredi a maintenu la notation de la dette française à AA- ainsi que laissé inchangée son appréciation des perspectives comme stables. D’aucuns craignaient qu’elle les dégrade.

L’agence a souligné évidemment la fragilité de la situation politique et les délais dans l’approbation du budget de 2025. Néanmoins, comme nous et une grande majorité du marché, elle privilégie un scénario où un ajustement budgétaire sera approuvé par l’Assemblée nationale, permettant de mettre le déficit public dans une trajectoire baissière, avec une réduction d’un peu moins d’un point de PIB l’année prochaine. Néanmoins, nous restons très prudents concernant notre position sur la dette française. La volatilité pourrait rester grande, d’autant plus que le gouvernement pourrait faire face à un vote de censure défavorable cette semaine.

Nous savons tous que pour défendre et stimuler la croissance en Zone-Euro, la BCE jouera un rôle considérable. En ce sens, les chiffres d’inflation pour le mois de novembre ont été un peu mieux qu’attendus. Ils ont suivi les bonnes surprises de l’inflation allemande et française. L’inflation totale pour la Zone a accéléré en glissement annuel à 2,3% après 2% le mois précédent. Ceci s’explique en grande partie par les effets de base des prix de l’énergie. En revanche, l’inflation cœur est restée inchangée à 2,7% alors qu’elle était attendue en hausse. L’inflation devrait encore rester élevée quelques mois sous l’effet des effets de base et décliner ensuite.

La BCE devrait tout de même baisser ses taux le 12 décembre en insistant sur le fait que la convergence vers 2% devrait bien se mettre en place en début d’année, notamment grâce à la décélération des salaires qui devrait faciliter un recul de l’inflation dans les services.

Au Japon, l’inflation à Tokyo en novembre, qui donne une bonne indication de l’inflation dans l’ensemble du pays, est ressortie un peu plus forte qu’attendue, à 2,6% en glissement annuel, contre 2,2% attendus. En partie, ceci a été dû aux prix de l’énergie avec l’élimination des subventions décidées par le précédent gouvernement et qui a été maintenue par le nouveau Premier ministre S. Ishiba. Mais, inflation cœur, excluant les aliments et l’énergie, a légèrement accéléré à 1,9%. Cela fait plus de deux ans que l’inflation totale est au-dessus de 2%. A notre avis, ceci vient renforcer la possibilité que la BoJ puisse monter ses taux directeurs le 19 décembre prochain, lors de sa réunion de politique monétaire.

En Chine, l’enquête officielle des PMI pour le mois de novembre a déçu. En effet, elle montre que la reprise reste très lente. Ainsi, le PMI des services est revenu à 50, le niveau séparant la croissance de la contraction. Cette stagnation de l’activité montre que les mesures prises par le gouvernement restent insuffisantes. Dans le secteur manufacturier, le PMI officiel a légèrement progressé alors que le PMI privé (CAXIN) a continué à gagner du terrain avec un rebond plus net sur le mois. Il est probable que la demande extérieure reste un soutien pour le secteur qui bénéficie davantage des politiques publiques actuelles.

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