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FIDELITY INTERNATIONAL L’Humeur des Marchés
9/12/2024
Ordre de bataille
Prévenir plutôt que guérir semble être le nouveau leitmotiv européen depuis la réélection de Trump. Le come-back de l'ancien président a, en effet, sonné le branle-bas de combat sur le Vieux continent, habituellement, moins lièvre que tortue dans cet exercice. La semaine dernière, autour d'une table bruxelloise se négociait un plan pour ficeler un fonds intergouvernemental de 500 milliards d'euros - minimum - destiné à la défense européenne. En soi, quoi de plus normal avec une Maison Blanche qui s'apprête à passer à l'orange et un front de l'Est qui vire au rouge carmin ? Du reste, de mémoire d'homme, on a rarement vu les Européens se mettre en ordre de bataille avec une telle célérité. Et un tel pragmatisme aussi… Bien conscients que toute velléité de constituer un pot commun de dette en défrise plus d'un dans les rangs du syndic communautaire, les protagonistes auraient trouvé une parade. Celle d'émettre des obligations adossées aux garanties nationales des seuls pays participants. De sorte que le projet ne risquerait pas le véto d'États membres "neutres".
Certes, le sujet de la défense est très spécifique. Certes aussi, en attendant les élections de février, l'Allemagne se tâte encore à en être. Mais, surprise, les Grands-Bretons auraient reçu un carton d'invitation - comme la Norvège. Par ailleurs, des États comme les Pays-Bas ou le Danemark, traditionnellement hostiles au principe d'emprunt commun, soutiendraient l'idée d'une cagnotte Leetchi pour la défense européenne. Autant de facteurs qui laissent espérer que l'Europe soit enfin sortie de sa scotomisation. Qu'elle soit toujours capable de se transcender quand les circonstances le commandent - comme par le passé covidé. Par-delà le mur géopolitique au pied duquel elle se trouve, cette réactivité suggère qu'elle est peut-être sur le point psychologique de se doter de moyens plus en phase avec sa réalité. Et, pourquoi pas, alors que chacun stéroïde son économie pour affronter les quarantièmes rugissants du protectionnisme américain, se munir enfin d'un mécanisme pour financer des projets d'intérêt commun ? Rien n'est joué. Loin de là. Mais cette première étape pourrait en convaincre plus d'un de serrer aussi davantage les rangs sur le front économique.
Le graph. de la semaine
Tendance baissière sur l'indice des commandes manufacturières en Allemagne
Source : Datastream, décembre 2014 - octobre 2024
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