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FIDELITY INTERNATIONAL - L'Humeur des Marchés - Plan B

7/10/2024

C'est peu dire que le discours de politique générale du nouveau locataire de Matignon était attendu de pied ferme à l'Assemblée. Et, parmi les sujets les plus scrutés, les finances publiques y tenaient une place de choix. Avec, en ligne de mire, la question à plusieurs dizaines de milliards d'euros : comment réduire le déficit qui devrait outrageusement passer la barre des 6 % cette année ? Hausse des recettes ou baisse des dépenses ? En la matière, l'éventail politique s'était déjà largement offensé de l'une ou de l'autre. Mardi dernier, Michel Barnier n'a occulté aucune piste, esquissant un cocktail budgétaire comprenant beaucoup d'ingrédients… Entre autres, une taxe sur les rachats d'actions. Une pratique qui consiste à réduire le nombre de titres en circulation sur les marchés pour augmenter la valeur de celles restantes. Bref, pas sûr que prélever une patente sur les entreprises ne soulève l'enthousiasme des barons de la cote tricolore qui pourraient même être tentés d'aller voir si l'herbe fiscale n'est pas plus verte ailleurs.

Quoi qu'il en soit, l'éternel débat continue de faire rage en France et, bon an mal an, lui a, jusqu'ici, permis de marcher en dehors des clous budgétaires sans trop être inquiétée. Jusqu'à l'ouverture, cet été, d'une procédure pour déficit excessif. Du reste, on pourrait plaider auprès de Bruxelles la malchance ou des circonstances atténuantes. Rapport à une conjoncture qui n'est pas très porteuse et tend à remettre en question les prévisions d'une croissance de 1,8 % de la consommation cette année (graphique). Au-delà, il conviendrait surtout d'élaborer des budgets plus empiriques - plus en phase, ces deux dernières années, avec une réalité monétaire restrictive s'attachant à juguler l'inflation en asphyxiant indirectement la croissance. Si, sur le sujet, la France devra indéniablement revoir sa méthodologie, dans les circonstances actuelles, elle pourrait néanmoins profiter d'un plan B. Servi sur un plateau par la BCE qui, selon les anticipations, serait bien inspirée d'accélérer - dès ce mois-ci - la cadence de son assouplissement pour donner un coup de fouet à la croissance européenne.

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