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Fidelity International - L'Humeur des Marchés - À pieds joints

23/9/2024

Édito

Depuis Jackson Hole, fin août, l'annonce était largement attendue. Ce qui l'était moins c'était son ampleur. Sans surprise donc, la Fed est entrée, mercredi, dans un cycle monétaire baissier. Une première depuis 2020. Et après avoir longtemps apprécié, du gros orteil, la température du bain, elle y a sauté à pieds joints. L'entrée en matière a été franche avec une baisse de 50 pb. L'économie américaine serait-elle à ce point agonisante qu'elle méritait un coup de défibrillateur ? Afin de rassurer les marchés, Jerome Powell s'est, sur le sujet, empressé de balayer l'hypothèse d'une récession. Tout en abaissant, cependant, ses prévisions de croissance de 2,1 % à 2 % cette année et relevant celle du chômage de 4 % à 4,4 %. Bref, ce n'est pas la fin des haricots mais il ne faudrait pas trop tarder à en replanter. Les indices américains, eux, en ont profité pour signer de nouveaux records d'euphorie. Et pour cause, si l'on sait qu'historiquement sur les deux ans qui ont suivi une baisse de taux, le S&P 500 s'est apprécié de 9 % dans le cas d'une récession et… de 37 % dans le cas inverse !

Néanmoins, le patron de la Fed a peut-être été un peu vite en besogne. En balisant d'emblée la trajectoire des taux - objectif de neutralité fixé entre 3,25 % à 3,5 % d'ici fin 2025 - il prend aussi un risque. Celui de voir le pragmatique consommateur américain attendre désormais des jours monétaires meilleurs pour faire à nouveau chauffer sa carte bleue. Et, par conséquent, freiner la croissance. Car les premiers effets du resserrement ne se feront théoriquement pas ressentir sur l'économie avant six mois. Or les ménages américains ont désormais mangé leur pain blanc en matière d'épargne. En outre, loin de l'après Covid, les travailleurs sont moins en mesure de dicter leurs conditions de reddition à l'oisiveté et du retour au turbin, redonnant ainsi aux entreprises toute leur souveraineté sur le marché de l'emploi. Ce qui ne sera pas sans effet sur les salaires. Tout cela sans compter sur les craintes qui pèsent depuis quelque temps sur le secteur technologique et pourraient impacter tant les marchés que les bas de laine américains. En clair, si le chemin monétaire est déjà balisé, celui de la conjoncture outre-Atlantique est loin de l'être.

Le graph. de la semaine

Valeur nette de l'épargne aux Etats-Unis en % du revenu personnel disponible

Source : Fidelity International - Bureau of Economic Analysis, Réserve Fédérale - Septembre 2024

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