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EDRAM : Flash Marchés : Gouvernement Barnier en péril : La confiance des marchés vacille
2/12/2024
En France, le doute s’est installé quant à la pérennité du gouvernement Barnier. L'écart des taux souverains entre la France et l'Allemagne à 10 ans s'est élargi à un sommet hebdomadaire de 82 points de base et la France emprunte désormais au même taux que la Grèce. L'éventualité d'une motion de censure déposée par l'opposition, particulièrement si le gouvernement recourt à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter son budget sans vote, a accentué la défiance des marchés. Afin d’éviter qu’une motion de censure ne soit votée et gagner le soutien du Rassemblement national, Michel Barnier a décidé de retirer une hausse prévue des taxes sur l'électricité mais le parti de Marine Le Pen a déjà indiqué qu’il faudrait des concessions additionnelles de la part du gouvernement. La probabilité d’une chute du gouvernement est donc non négligeable, ce qui entraînerait une crise institutionnelle en France dans la mesure où Emmanuel Macron pourrait certes nommer un gouvernement technique mais sans aucune garantie que celui-ci parviendra à valider un nouveau texte budgétaire tandis que de nouvelles élections législatives ne peuvent être convoquées avant l’été prochain. Le risque d’une fermeture des services de l’Etat en cas de non validation du budget reste en revanche relativement faible car le gouvernement pourra en dernier recours reconduire à l’identique les impôts prélevés cette année. Dans tous les cas, l’incertitude politique continuera d’alimenter la défiance des investisseurs à l’égard de la dette française voire celle des agences de notation alors que S&P va publier ce vendredi la revue de la notation souveraine de la France, actuellement à AA- avec une perspective stable. Le marché anticipe d’ores et déjà une dégradation de la perspective de stable à négative.
Ces tensions politiques en France et en Allemagne pèsent sur la confiance des directeurs d’achats : l’indice PMI composite de la zone euro retourne en territoire de contraction à 48,1. La consommation des ménages s’en trouve également affectée. Alors que les ventes au détail en Allemagne se redressaient depuis quelques mois, elles se sont repliées de 1,5% en octobre. En France aussi, les dépenses de consommation se sont repliées de 0,4% en octobre.
Le ralentissement de l’inflation en zone euro (2,3% sur 12 mois, -0,3% en novembre) va permettre à la BCE de poursuivre l’assouplissement de sa politique monétaire. En revanche, le rythme et le point d’atterrissage ont fait l’objet d’âpres débats en amont de la prochaine réunion du 12 décembre prochain. Isabel Schnabel a tempéré les attentes d'une baisse de 50 pb des taux directeurs en décembre en rappelant sa préférence pour une approche graduelle et son souhait de ne pas baisser les taux en deçà du taux neutre, refusant que la politique monétaire vienne en soutien à l’activité.
A rebours de l’Europe, l’activité aux États-Unis continue d’être robuste. Les dépenses de consommation des ménages s’est accrue de 0,4% en octobre, alors que l'inflation PCE a légèrement accéléré à +2,3% sur un an.
Au Japon, l’inflation a repris sa trajectoire ascendante, ce qui devrait conduire la Banque du Japon à une nouvelle hausse des taux en décembre. Le Yen s’est raffermi face au dollar et à l’euro.
Dans les portefeuilles, nous avons renforcé nos allocations aux actions en maintenant notre préférence sur les actions américaines et chinoises. Sur les obligations, nous privilégions les obligations d’entreprises européennes qui devraient bénéficier de la poursuite de la baisse des taux directeurs dans le sillage du mouvement de désinflation.