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DORVAL AM - Europe : un mur d’inquiétudes à gravir
21/11/2024
Tout le monde ou presque s’accorde sur l’idée que l’élection de Donald Trump est un nouveau choc négatif pour l’Europe. C’est pour nous l’occasion de passer les actions européennes au crible de nos quatre piliers d’analyse : la macroéconomie, la microéconomie, l’analyse des valorisations, et la finance comportementale.
Macroéconomie. La livraison semestrielle des prévisions de croissance que la Commission Européenne vient de publier (le 15 novembre) inciterait plutôt à un certain optimisme. Le PIB de la zone euro croîtrait de 1,3% en 2025, après 0,8% en 2024 et 0,4% en 2023, et l’inflation s’installerait durablement à 2%. Finalisées avant la présidentielle américaine, ces projections sont forcément remises en question par l’élection de Donald Trump.
Déjà confrontée aux défis de la crise énergétique issue de la guerre en Ukraine et des finances publiques, l’Europe semble particulièrement vulnérable au scénario de guerre commerciale. La Bundesbank estime que ce scénario pourrait coûter 1% à l’économie allemande, et Goldman Sachs a coupé ses prévisions pour la zone euro de +1,1% à +0,8% en 2025 (graphique 1). L’impact direct des futurs droits de douane américains serait probablement négligeable, d’autant que la baisse de l’euro absorberait une part importante du choc. Mais les économistes craignent surtout les effets indirects des incertitudes commerciales sur l’investissement des entreprises. Selon Goldman Sachs, cet effet pourrait coûter 0,5% de PIB à la zone euro d’ici au début de 2026.
Certaines des bases du scenario de la Commission Européenne sont cependant toujours valables. La forte hausse de l’épargne des ménages européens depuis la guerre en Ukraine, le processus de remontée progressive du pouvoir d’achat et la baisse des taux d’intérêt à court terme qui s’accélère conduisent logiquement à prévoir une amélioration de la consommation. Cette amélioration semble déjà à l’œuvre depuis le mois d’août si l’on en croit les statistiques de ventes au détail. Le marché du travail sera cependant à surveiller, les entreprises signalant depuis peu un affaiblissement des perspectives en Allemagne et en France.
Enfin, le choc Trump pourrait être en partie compensé. L’élaboration d’une réponse budgétaire européenne prendrait du temps, mais la BCE, elle, a la capacité de redonner une impulsion positive plus rapidement. Les marchés anticipent que les taux de la BCE passeraient légèrement sous les 2% dès le printemps prochain (graphique 2) – contre 3,25% aujourd’hui – un scenario qui semble désormais très probable.